10 mai 2008 6 10 /05 /mai /2008 21:52


Aubépine en fleurs

L'itinéraire prévoyait un périple depuis la vallée et son lavoir, et de remonter progressivement à travers les prés en terrasse, pour atteindre les crêtes, en passant par les buttes marneuses.
Trois centres d'intérêt :
- profiter des pluies antérieures et de la végétation encore peu envahissante, pour visualiser les restes des aménagements hydrauliques du 19è
- comparer les essences et les espèces entre flore de milieux plus humides et flore de pelouses sèches
- recherche des orchidées fleuries à cette date

le lavoir, avec les pierres inclinées encore en place, sur la partie droite


Les prés n'étaient pas encore en pleine montaison, ce qui permettait de les traverser. Néanmoins, tapis de bugles, gaillets croisette, véroniques, renoncules, géraniums et ombellifères.
Quelques pulmonaires fleurissaient encore, viornes lantanes et aubépines commençaient leur floraison. Les érables, champêtres dans la vallée, étendaient leur feuillage, tandis que les chênes n'étalaient pas encore complétement les leurs.

bugles, renoncules et gaillet croisette


cétoine doré sur viorne lantane

Cette flore est certainement mieux connue, et tout le monde était impatient de monter pour découvrir les orchidées...non sans admirer les polygalas commençant à fleurir, déjà à mi-côteau :

ces petites plantes sont très ubiquistes en sols calcaires, sur les talus comme sur les pelouses sèches. Elles sont sensées donner du lait aux chèvres, d'où leur nom. De fait, les brebis qui allaitent semblent les apprécier, par petites bouchées...


Enfin, arrivée aux étages supérieurs où les orchidées étaient au rendez-vous. Nous avons pu en dénombrer 13 espèces différentes ce jour là.
Pour savoir comment préserver les orchidées, rappelons qu'elles résultent d'une association entre une graine et un champignon spécifique présent dans le sol, indispensable pour chaque espèce. Ce n'est donc pas seulement la fleur qu'il faut préserver, mais son biotope, c'est à dire le terroir particulier sur lequel elles peuvent se reproduire.

Il est aussi important de reconnaître les espèces, de connaître leur date de floraison :
car si elles ne doivent pas se faire étouffer par la végétation des graminées, il ne faut pas non plus, en voulant éclaircir ces graminées, le faire à la mauvaise époque.
Ceci concerne aussi bien la gestion des prés, des pelouses sèches par les brebis (choisir les dates de mise en pâture en fonction des espèces présentes à préserver) mais cela concerne aussi tout un chacun, qui a des orchidées dans sa pelouse : tondez assez tôt avant leur floraison, et laisser les pousser, fleurir et reconstituer leurs réserves : mais attention, l'ophrys bécasse est plus précoce que l'ophrys abeille...

Et pour s'y retrouver :
les orchidées se répartissent entre plusieurs genres : exemples
- les Orchis (et Dactylorhiza)
- les Ophrys
- les Sérapias
- les Céphalanthères
- les Epipactis
- les Limodores

Elles ne se ressemblent pas, mais avec l'observation, vous pourrez facilement mémoriser les caractères généraux des différents genres.

Le roi du jour de la balade, s'imposant par sa taille, l'intensité de la couleur de sa fleur et par son nombre, c'était l'Orchis pourpre. Il était en pleine floraison, relayant l'Orchis bouffon, et précédant de peu l'Orchis pyramidal, qui commançait à peine.




Plus discrets, les orchis mâles et les orchis à fleurs lâches...














         

 
O.laxiflora (à fleurs lâches) protégé.
Espèce de milieux humides, il pousse
ici sur un étage marneux imperméable.

 


O. masculata (mâle)







Et puis, les jolis orchis brûlés, petits mais  souvent groupés, nombreux sur les marnes sèches.









Les Orchis pyramidaux débutaient leur floraison, mais ce seront les rois de la prochaine sortie, présentés en photo dans le prochain compte rendu.

Les Ophrys recensés :

Encore quelques ophrys lutea (jaunes) , illustrés dans un article précédant, superbes sorties d'ophrys araignée, d'ophrys mouche, coins d'ophrys bécasse et d'ophrys noirs...
Les ophrys sont souvent nommés par leur ressemblance avec notamment certains insectes.
Ils simulent un partenaire par la forme de leur fleur, pour attirer l'insecte qui le pollinise (la plupart du temps, un insecte spécifique pour chaque espèce d'Ophrys, qui n'a du reste rien à voir avec le nom attribué à l'Ophrys par l'homme).

















Ophrys mouche (insectifera), reconnaissables de loin par leur hauteur, leurs fleurs multiples sur la hampe, et de près, par la forme de la fleur, avec des reflets rouges.




















Ophrys araignée (aranifera) à gauche, et bécasse (scolopax) à droite.



Les céphalanthères, les limodores, et les sérapias qui entament leur floraison :

Céphalanthère blanc à longues feuilles (longifolia), l'émerveillement des sous-bois clairs,
les limodores étonnants sur leur tige noire à l'apparence d'asperge ( apparement sans feuilles, d'où leur nom: à feuilles avortées),
les sérapias fascinants qui parsèmeront les landes à carex :

















Céphalanthère longifolia, plante et détail fleur























Limodore à feuilles avortées (abortivum), pied et détail de la fleur.


Et présenté succintement, car un des rois de la prochaine sortie du 18 mai : le Sérapia Lingua :




A BIENTÔT !!!

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